Cadres et pratiques de mobilité
Contexte de la mobilité des cadres
Malgré un contexte économique qui peine à redémarrer et une crainte de l’instabilité professionnelle, 28 % des cadres du secteur privé ont eu recours à une pratique de mobilité professionnelle et/ou géographiques au cours de l’année 2014 : ils sont 10 % à avoir pris un nouveau poste au sein de leur entreprise, 7 % à avoir changé d’entreprise et 11 % ont connu un autre changement.
Pour la majorité, cette pratique de mobilité des cadres est volontaire et à l’initiative du cadre. Elément de motivation et de fidélisation, la mobilité interne est envisagée par les salariés pour acquérir de nouvelles compétences mais aussi car cette dernière est souvent accompagnée d’une évolution salariale.
Les cadres pratiquant une mobilité externe s’y exercent, quant à eux, car ils ne bénéficient pas de perspectives professionnelles en interne ou tout simplement par souhait de changement professionnel réel. Ce choix peut aussi être guidé par une insatisfaction à l’égard du poste actuel, liée notamment aux conditions de travail.
Les chiffres clés
Par ailleurs, il faut noter qu’une absence de pratique de mobilité chez un cadre ne signifie pas que ce dernier n’est pas en veille, voire en recherche active. Seul 30% des cadres affirment n’avoir effectué aucune démarche.
En outre, deux cadres sur trois envisagent une mobilité professionnelle au cours des trois prochaines années et ils sont 66 % à se déclarer libre dans leur choix professionnel. Pour 44 % d’entre eux, ils envisagent une mobilité en interne mais ils sont aussi 39 % à la projeter en externe.
A noter, également, que la pratique d’une mobilité antérieure – réussie – influe de manière positive l’appréciation de l’avenir professionnel mais aussi la pratique future d’une mobilité. La clé d’une mobilité réussie se situe dans l’intégration du collaborateur, les cadres mettent en avant l’importance d’une communication claire sur la fonction et les responsabilités associées.
L’intérêt pour les entreprises
Pour les entreprises, cette pratique de mobilité permet de répondre à l’enjeu de conquête de talents dans un contexte de recherche continue d’amélioration des ressources et compétences internes.
D’après Cadremploi, plus de 7 cadres sur 10 envisagent de quitter la région parisienne, essentiellement pour améliorer leur cadre de vie. Entre perspectives de carrière accrues, meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale ou climat plus clément, les arguments ne manquent pas.
Les villes qui attirent les cadres en mobilité
Bordeaux la ville ensoleillée (50 %)
Lyon la ville aux opportunités professionnelles (43 %)
Nantes la ville aux créations d’entreprises (40,5 %)
Ces villes sont celles où ils souhaitent poser leurs valises dont une proportion importante de 36-45 ans (43 %) étude Cadremploi publiée ce 2 septembre et réalisée auprès de 4 726 cadres. Si ces trois villes sont celles qui font rêver les cadres franciliens, Toulouse (36,5 %), Montpellier (33,5 %), Nice (24 %) ou Rennes (21 %), se distinguent également. Ces villes constituent donc le « poumon économique » de régions qui sont aussi perçues comme les plus attractives par les cadres. En parallèle, d’autres villes et régions souffrent d’un manque d’attractivité et se retrouve avec des difficultés en terme de recrutement. Néanmoins des solutions ont été mises en place. Notamment des actions orchestrées par certaines collectivités locales pour attirer dans leurs régions, les compétences nécessaires à leur développement économique.
Ce fût le cas de l’Auvergne avec le « New Deal » lancé il y a deux ans. La région offrait la prise en charge du logement pendant la période d’essai de tout nouveau recruté. De plus, certaines entreprises s’impliquent et optent pour un accompagnement du conjoint à trouver un poste. En effet, cela n’est pas à mettre entre parenthèse, pour embaucher un cadre venant d’une autre région il faut penser à ses attaches personnelles.
Beaucoup de chefs d’entreprise et de DRH mobilisent leur réseau personnel pour aider à dénicher le deuxième poste ou bien passent par une association qui s’occupe de faciliter l’implantation des familles. (Exemple : Espace Mapp créé par CMA-CGM, Gemalto, Eurocopter et STMicroelectronics).
La reprise économique – espérée – devrait permettre une nouvelle hausse de l’embauche des cadres dans le futur et ainsi augmenter de manière significative le taux de mobilité professionnelle.
Sources :
http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/
htt://www.apec.fr/
APEC, Panorama des mobilités professionnelles des cadres, 2015
APEC, Prévisions 2015-2017 des recrutements de cadres en France