
Basée en Normandie avec un chiffre d’affaires de 411 millions d’euros, la Coopérative laitière ISIGNY-SAINTE-MÈRE a le vent en poupe ! Après la récente inauguration d’un nouveau laboratoire d’analyses de poudres de lait infantile, de nombreuses médailles pour récompenser ses produits et une collaboration durable avec le marché chinois (H&H- Marque BIOSTIME), Gérald ANDRIOT, le Directeur des Opérations, nous fait le plaisir de cet interview.. C’est sans détour et avec beaucoup d’humilité et de pragmatisme qu’il nous parle de sa vision du marché laitier et de la culture de son entreprise.
Pouvez-vous svp revenir brièvement sur votre parcours et ce qui vous a conduit à ce poste chez Isigny Sainte-Mère ?
J’ai 46 ans, je suis ingénieur agro de formation et passionné par le monde laitier. J’ai choisi cette industrie car elle est complète, complexe, mettant en oeuvre de nombreuses opérations technologiques et des innovations R&D très larges.
Avant de venir à Isigny, j’ai suivi un parcours en production jusqu’à devenir Directeur d’usines d’une coopérative laitière bretonne puis j’ai fait mon entrée à la Coopérative en 2013 avec une casquette de Directeur Industriel de l’ensemble des activités.
Quelles évolutions de consommation des produits laitiers avez-vous vu apparaitre au cours des 10 dernières années ? Quelles adaptations avez-vous mis en place ?
Je ne vais pas vous surprendre en vous parlant du retour à des produits sains, naturels, locaux, du terroir. L’éthique, le bio, le « consommer local », le clean label en font partie.
Finalement, ce qui était ringard il y a 20 ans est désormais à la mode aujourd’hui !
Nous n’avons pas forcément dû mettre en place de grandes adaptations chez ISIGNY-SAINTE-MÈRE car nous produisions déjà des produits locaux et de très haute qualité. Les consommateurs sont fidèles à nos produits et nous restons fidèles à notre terroir et à nos valeurs.
Justement, qu’est-ce qui caractérise la culture de votre entreprise ?
Nous fonctionnons sur un modèle start-up ! Chacun peut trouver sa place chez nous, et récolte ce qu’il sème. Il y a une liberté d’entreprendre et chacun peut s’exprimer, être écouté. Par exemple, nous tenons des boîtes à idées et la « meilleure idée du mois est récompensée » et peut venir, bien-sûr, de n’importe quel collaborateur !
Nous sommes dans un système de relation simple, franche, certes très exigeante, et de forte réactivité, mais quand on y a pris goût, on ne peut plus s’en passer : chez ISIGNY-SAINTE-MÈRE nous sommes capables de déclencher une réunion de décision immédiate, pas besoin de passer par « 36 mails ou dossiers ». Nous sommes sur un modèle hiérarchique très court et dans une recherche constante de réactivité et orientés solution. Chez ISIGNY-SAINTE-MÈRE, on décide vite et bien ! (ndlr : même si ce n’est pas toujours facile). C’est ça notre culture d’entreprise !
Quels sont les « profils types » qui réussissent dans votre société ? Quels sont les facteurs clés de succès en termes de savoir-faire, savoir-être et savoir faire faire ?
Nous évoluons sur une activité où le risque ne peut pas exister, notamment pour l’Infantile. Il va sans dire que nous avons besoin de gens fiables, engagés et courageux dans leurs décisions et dans leur management. Ce sont aussi des passionnés et exigeants du produit, car c’est le seul prix pour obtenir la haute qualité attendue par nos clients.
Enfin, des profils qui sont force de proposition, qui portent notre projet avec envie, qui ont soif d’apprendre et qui savent s’adapter dans un environnement mouvant : ceux-là réussissent à coup sûr chez nous.
Quels sont vos grands chantiers sur les 3 années à venir ?
La Coopérative est en forte croissance depuis 5 ans. Nous sommes passés de 630 collaborateurs à 1000 aujourd’hui, soit 370 embauches net en 5 ans. Nous construisons actuellement une 3ème unité de production de lait infantile et lançons un nouveau plan de recrutement (+ de 150 postes à pourvoir d’ici fin 2020). Aussi, nous avons récemment inauguré un nouveau laboratoire d’analyses ultra-moderne de 2400 m² pour un investissement à hauteur de 7 millions d’euros.
Nous sommes sur un marché difficile et l’export est aussi pour nous une belle ouverture : nos beurres, nos crèmes, nos fromages et nos laits infantiles se vendent à 62% à l’étranger.
Comment cette culture d’entreprise se traduit en termes d’image ?
Nous sommes entourés par des géants du lait : pour notre part, nous gardons notre ADN. Nous cultivons notre image terroir et l’excellence. D’ailleurs, nous avons obtenu en 2015 le label d’Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) qui récompense notre savoir-faire traditionnel. Nous restons dans la simplicité : notre marketing, c’est la vache qui nous le dicte !
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