Publication
21/06/2023

Les nouveaux enjeux RH dans l’hôtellerie-restauration

Avec des employés en quête de sens et beaucoup plus sensibles à la Qualité de Vie au Travail (QVT), le service des Ressources Humaines prend peu à peu une place plus importante au sein des organisations.

 

Le RH du futur doit se montrer de plus en plus innovant et prendre en considération les souhaits des collaborateurs. Deux thématiques semblent être, aujourd’hui, les réels enjeux RH de demain :

 

  • Le renforcement de l’engagement des salariés
  • La mise en place de plus d’inclusion et de RSE au sein des organisations

 

Engager les salariés

Des équipes heureuses font des équipes engagées.

 

L’engagement des employés est considéré comme un élément clé pour favoriser la productivité et une culture positive du travail. Une récente enquête d’opinion de l’institut Gallup a révélé que 70 % des actifs actuels ne se sentent pas impliqués dans leur travail.

 

À l’inverse, il ressort que les employés fortement engagés sont bien plus productifs, que leur taux d’absentéisme est beaucoup moins élevé et qu’ils ont des clients bien plus satisfaits. Sans surprise donc, les équipes fortement engagées obtiennent de bien meilleurs résultats que ceux qui travaillent uniquement pour l’obtention d’un salaire.

 

Il est donc temps de faire de l’engagement une des priorités au sein des entreprises, à commencer par bien accueillir les futurs collaborateurs. Beaucoup d’entreprises n’accordent pas encore assez d’importance à l’intégration. Présenter les équipes, les lieux, attribuer un mentor ou parrain qui pourra accompagner et répondre aux interrogations, fournir les ressources et les outils nécessaires à de bonnes conditions de travail est une démarche incontournable.

 

Les nouveaux venus à qui l’on donne le temps d’arriver sont encore trop peu nombreux. Apprenons à tirer parti de leur enthousiasme et faisons-en sorte qu’ils se sentent non seulement bien accueillis mais très attendus. Plus le taux de satisfaction de l’onboarding sera élevé, plus celui de l’engagement le sera par la suite.

 

Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, l’engagement du collaborateur doit être d’autant plus pris en considération, que la conjoncture actuelle est marquée par la pénurie des effectifs et par des recrutements complexes. Il semble alors impératif de mener une réelle stratégie pour renforcer la satisfaction et donner l’envie et les moyens d’évoluer sur du plus long terme.

 

Le cas de la restauration

 

Une autre raison pour laquelle le secteur de l’hôtellerie-restauration souffre d’un fort turn-over est le manque de perspective d’évolution. Il faut permettre à ses collaborateurs d’exprimer leur potentiel et ne pas négliger l’importance de la formation, à considérer comme un véritable investissement plutôt qu’une dépense.

 

La reconnaissance individuelle et collective ainsi que la participation des équipes dans la construction des objectifs sont autant de moyens qui permettent de renforcer l’engagement. Et comme l’engagement est contagieux, les employés qui sont supervisés par des managers très engagés ont 59% plus de chance de l’être eux-mêmes.

 

Fixer des objectifs réalistes, créez un environnement de travail positif, privilégiez la transparence ! Lorsque les personnels sentent leurs managers accessibles, ouverts, francs et qu’ils leur font confiance, leur satisfaction de 94% et par conséquent leur engagement.

 

Les autres leviers

 

Les autres leviers à mettre en place pour que les employés se sentent bien passent par les remerciements et les attentions. Un petit mot pour un travail bien effectué a bien plus d’effet qu’on ne le pense. Des témoignages plus concrets tels que des augmentations de salaires seront toujours les bienvenues ou sinon pensez à de petites attentions telles que des tickets de cinéma, un repas d’équipe… Accordez également le repos nécessaire ou exceptionnel pour raison personnelle ce qui contribuera à avoir des équipes moins stressées ou en meilleure santé pour revenir motivées et en pleine forme au travail.

 

Dans le secteur on a l’habitude de dire que « Le client est roi », mais les salariés aussi et ils seront les premiers ambassadeurs de votre marque et de votre entreprise.

 

Relever le défi de la RSE et de l’inclusion !

 

Les RH se sont rapprochés de la Direction et prennent désormais part aux décisions stratégiques liées à l’entreprise comme la mise en place d’une politique RSE. Parmi les principales préoccupations, on note :

 

L’amélioration de la QVT et du bien-être au travail (extrêmement importante pour 87% des DRH), L’égalité professionnelle femme-homme (83%), La non-discrimination au travail (69%) et La réduction de l’empreinte carbone (57%).

 

Cependant, selon le Baromètre Human & Work sur les nouveaux enjeux RH, 76% des DRH déclarent avoir du mal à mettre en place des plans d’actions concrets et à mobiliser la direction et les managers sur ces sujets.

 

La question n’est plus de savoir si on doit faire du RSE mais comment ?

 

La RSE est un outil puissant pour toutes les entreprises. Elle représente non seulement un levier efficace en termes d’attractivité et de fidélisation pour les futurs collaborateurs mais aussi pour les clients. En effet,  33% des consommateurs se tournent vers les marques engagées au niveau de leur impact social et environnemental.

 

Sur le volet de la responsabilité environnementale : La restauration se bouge !

Les restaurants engagés peuvent agir sur plusieurs piliers pour réduire leur empreinte écologique :

 

  • L’utilisation du bio ou de l’agriculture en élevage raisonné (moins de pesticides et consommer des produits de saison) aura un impact sur la pollution des sols et de l’eau
  • La consommation locale réduit le transport et tend à améliorer la pollution de l’air
  • Revoir les modes de préparation en cuisine permet de réduire la consommation de l’énergie et de l’eau
  • Une meilleure gestion des stock et des invendus, permet de réduire le gaspillage alimentaire tout comme la mise en place d’une politique de  « combat contre les no-show »

 

Agir en restaurateur responsable socialement, c’est aussi tout mettre en place pour une éthique et une gestion qualitative de son personnel.

 

La restauration est un des plus grands recruteurs de stagiaires ou d’alternants. L’impact sociétal en faveur des jeunes générations se distingue par l’accueil qui leur sera réservé.

 

Il est primordial de mettre en place des conditions de stage de qualité en respectant le cadre (durée et salaire) et la personne (ne pas lui assigner uniquement les tâches ingrates).

 

L’inclusion fait partie de la démarche RSE.

 

Pour réussir à mettre en œuvre une démarche complète de responsabilité sociétale des entreprises il est quasi impératif d’y inclure la question de l’inclusion. Celle-ci reste un autre défi important pour les RH. L’enjeu premier est de lutter contre les discriminations lors du process de recrutement.

 

C’est quoi un restaurant inclusif ?

 

Il s’agit d’un projet qui mise sur l’insertion de personnes parfois mise à l’écart dans le domaine professionnel. Son but est justement de reconnaître la différence, l’accepter et la valoriser.

 

Et contrairement aux idées reçues, le restaurant inclusif est aussi un domaine tout à fait rentable. ll bénéficie d’avantages financiers comme la diminution ou la suppression de la cotisation Agefiph, le versement d’allocation pour couvrir divers frais comme : la formation, le tutoriel, etc. Dans un contexte de tensions sur le recrutement il est plus que nécessaire de s’ouvrir.

 

Une autre réflexion s’avère pertinente pour mener efficacement l’inclusion des profils seniors et lutter contre l’âgisme.  Les salariés ayant dépassé la cinquantaine doivent être considérés à leur juste valeur et leur atout majeur réside incontestablement dans l’expérience, leur vécu opérationnel, leur expertise du métier, leur capacité à prendre du recul et leur fidélité.  Ils apportent des compétences précieuses transmissibles aux générations suivantes. Concrètement il s’agit de favoriser l’apprentissage mutuel et la cohésion d’équipe en respectant les différences.

 

L’inclusion revêt une dimension légale qui consiste par exemple pour les entreprises de 20 salariés et plus, à employer au moins 6 % de personnes en situation de handicap ; pour les entreprises de plus de 50 employés, à mettre en place un plan d’action en faveur des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans.

 

« Café Joyeux » parmi bien d’autres projets comme « Le Reflet » à Nantes a su apporter une solution innovante en créant en 2017 le premier restaurant solidaire et a ouvert la voie.

 

Les entreprises qui valorisent ainsi les singularités parviennent à augmenter l’engagement des salariés qui trouvent ainsi du sens dans leur travail.

Ségolène Saltel pour B.R.A. Magazine

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