11/10/2025

Giverny de l’Alimentation : vers une abondance durable et partagé

giverny de l’alimentation à la maison de la chimie

Entre urgence écologique et fracture sociale, comment refonder notre modèle alimentaire ?

 

L’alimentation est un bien commun. Pourtant, entre inflation, contraintes environnementales et inégalités d’accès, bien manger reste un privilège pour trop de Français. Réunis à la Maison de la Chimie pour le Giverny de l’Alimentation, industriels, élus, chercheurs et représentants du service public ont esquissé les contours d’un système plus juste, plus durable… et économiquement viable. Aurélien Vétault, consultant au sein du pôle Agroalimentaire de Leaderia y était : il nous raconte.

 

Un modèle à bout de souffle

· Deux tiers des 18-24 ans se trouvent aujourd’hui en insécurité alimentaire.

· 19 % de la nourriture disponible en France est gaspillée.

· Et si 80 % des Français souhaitent consommer bio, seuls une minorité peuvent se le permettre.

 

Ces chiffres résument une fracture profonde : celle d’un système alimentaire en tension entre désir de durabilité et contraintes économiques. Le défi est double — produire plus et mieux, tout en assurant une souveraineté alimentaire fondée sur une abondance durable.

 

L’agriculture régénérative et l’agroécologie s’imposent comme des réponses crédibles, conciliant production, respect des écosystèmes et équité de la chaîne de valeur.

 

LE CHIFFRE :

19 % de la nourriture disponible en France est gaspillée.

 

 

 

Répartir la valeur : un enjeu collectif

 

La juste répartition de la valeur ajoutée est au cœur de la transformation. Producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs doivent trouver un équilibre qui garantisse la pérennité de chacun. Le rôle du service public est essentiel pour soutenir ce mouvement, notamment à travers la régulation, le financement et l’accompagnement. Les PME et ETI, pourtant volontaires, se heurtent à des obstacles majeurs : financement, complexité réglementaire, pression sur les marges. Pour ces acteurs, l’appui de l’ADEME et l’intégration de la transition écologique dans la stratégie globale ne sont plus des options, mais des conditions de survie.

 

 

 

Mieux manger : un droit à reconstruire

 

Un Français sur six se restreint sur son alimentation. Le « bien manger » est perçu comme un équilibre entre santé, plaisir et fait maison, mais il reste inégalement accessible. Pour que le droit à une alimentation de qualité soit une réalité, plusieurs leviers doivent être actionnés :

· Éducation alimentaire et information nutritionnelle claire ;

· Transparence sur les procédés et les labels ;

· Restauration collective comme levier de santé publique et d’exemplarité ;

· Réduction du gaspillage alimentaire, notamment via les circuits courts et les collectivités locales.

 

Ces dernières ont un rôle moteur à jouer : soutenir la production locale, relier producteurs et consommateurs, et valoriser la qualité et la durabilité au-delà du simple prix.

 

 

 

Une transition nécessaire, rentable et différenciée

 

La Commission européenne le rappelle : la transition alimentaire recoupe tous les grands enjeux de notre époque — climat, eau, sols, biodiversité. Les efforts doivent être différenciés selon la taille et la capacité des acteurs, pour ne pas fragiliser les plus petits. Car à long terme, la durabilité est rentable : elle garantit la résilience d’un système vital pour la société et la compétitivité des filières françaises.

 

Le Giverny de l’Alimentation l’a rappelé avec force : bien manger ne doit pas être un privilège. Transformer nos systèmes alimentaires, c’est refonder un contrat collectif entre producteurs, entreprises, consommateurs et institutions — pour une abondance durable, juste et partagée.

 

 

 

 

 

LE REGARD DE LEADERIA

Diriger à l’heure de la transition alimentaire La transition alimentaire appelle une transformation managériale tout aussi profonde. Dans les entreprises agroalimentaires, la RSE n’est plus une démarche périphérique, mais un pilier stratégique qui redéfinit le sens du leadership. Les dirigeants doivent désormais concilier performance économique et impact social, dans une vision à long terme jalonnée de réussites concrètes. Ce nouvel équilibre exige de la cohérence, de la pédagogie et un engagement sincère : fédérer les équipes, faire évoluer les pratiques industrielles, tout en gardant le cap d’une durabilité tangible et mesurable.

 

Cette mutation repose aussi sur une communication plus authentique — savoir expliquer, impliquer et incarner le changement auprès des consommateurs comme des collaborateurs. Chez Leaderia, nous constatons que les entreprises qui réussissent cette évolution sont celles où la RSE est devenue une culture vivante, portée par des dirigeants qui inspirent confiance et donnent du sens à l’action collective. C’est dans cette cohérence entre vision, impact et engagement que se construit la performance durable de demain.